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19 août 1915 – Aux propriétaires d’auberges à Delémont


Il est interdit sévèrement aux aubergistes de la ville de Delémont de vendre de l’eau de vie aux soldats. En cas de contravention à cet avis, je serais forcé d’interdire aux soldats du bataillon l’établissement en question. Com : fus : bat : 26.

Même avis communiqué en allemand à tous les aubergistes.

Commentaire

Durant le dernier tiers du XIXe siècle, l’alcoolisme devient un phénomène massif en Europe. Grâce aux chemins de fer, des vins de mauvaise qualité sont désormais disponibles jusque dans les campagnes les plus reculées. Des brasseries s’ouvrent dans les petites villes. Des eaux de vie industrielles, comme le fameux « chien », le « trois-six » ou le « spiritus », élaborées à base de déchets de pommes de terre et de betteraves, sont achetées à bas prix et consommées en grandes quantités dans les auberges et les familles. La « goutte » jurassienne obtenue en distillant des fruits du pays fait presque figure de boisson saine à côté de ces « eaux de vie » dont les ventes progressent encore après l’interdiction de l’absinthe en 1908. Les Ajoulots du bataillon 24 se sont acquis une renommée telle que leur unité est appelée « le bataillon de la goutte ». Le bataillon 26 est une unité d’infanterie constituée de soldats vaudois. Encouragée dans les armées belligérantes, la consommation d’alcool est mal vue dans l’armée suisse même si cet avis n’interdit pas la vente de vins, de bières et autres apéritifs aux militaires stationnés en ville de Delémont.


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