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14 juin 1915 – La censure décourage les lecteurs de journaux

Au fur et à mesure que les événements se développent, la censure resserre ses mailles et dame Anastasie aiguise davantage ses ciseaux. Aussi quand on a lu 5 ou 6 journaux, on ne s’est (sic) rien ou presque rien. J’achète pour 1 f. de journaux me disait un bourgeois et quand j’ai tout lu, je ne suis pas plus avancé. Le meilleur, me disait un autre, c’est de ne plus rien lire et d’attendre les grands coups. C’est parler en philosophe et la meilleur (sic) méthode.

Commentaire

Obnubilée par la crainte de déplaire à ses puissants voisins belligérants, et notamment au Reich allemand, la Suisse exerce une censure qui se veut draconienne sur les publications qui entrent sur son territoire et sur celles qui y sont imprimées. Cette rétention de l’information sur une guerre qui se déroule sur les frontières du Jura agace les lecteurs des quotidiens régionaux. Les plus aisés n’hésitent pas à acquérir plusieurs journaux dans l’espoir vain d’en savoir plus. Le coût des quotidiens, un franc pour cinq ou six titres, soit 20 centimes par numéro, semble assez élevé lorsqu’on sait que l’abbé Daucourt touche une retraite de 100 francs par mois. De fait, ce diariste peut se procurer – légalement ? – des illustrés français qui le renseignent, même partiellement, sur l’évolution du conflit. Cette censure explique le désarroi des populations qui ne croient plus aux informations officielles mais qui savent qu’on leur cache la vérité sur les événements qui scandent une guerre qui s’éternise.


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