20 février 1915 - Les quatre évêques mobilisés
1. - Mgr Ruch, évêque coadjuteur de l’évêque de Nancy qui occupe le poste d’aumônier en chef d’un corps d’armée.
2. - Mgr Terrien, évêque, vicaire apostolique du Bénin, mobilisé à Dakar.
3. - Mgr Perros, évêque, vicaire apostolique de Siam, sous-lieutenant de réserve à Besançon.
4. – Mgr Moury, évêque, vicaire apostolique de la Côte d’Ivoir, soldat de 2e classe, affecté à l’hôpital militaire de Dakar.
Commentaire
Depuis 1872, la loi astreint tous les jeunes Français au service militaire. Mais la France est le seul pays à enrôler, à partir de 1889, les jeunes ecclésiastiques dans ses armées, notamment dans l’infanterie. Cette loi dite « des curés sacs au dos » s’inscrit dans le contexte de la politique antireligieuse de la France républicaine. Dans les autres pays, les séminaristes et les membres du clergé se voient confier des postes d’aumôniers, à la rigueur de brancardiers. Cette mesure qui se voulait hostile au catholicisme se retourne contre ses auteurs lors de la Grande Guerre. Parmi les 30'000 religieux expulsés bannis de France par la République au début du siècle, nombreux sont ceux qui rentrent volontairement au pays en 1914 pour faire leur devoir comme simples combattants. Les membres du clergé français se distinguent par leurs brillants états de service et 5’198 d’entre eux tombent sur les champs de bataille de la Grande Guerre et 28'377 sont décorés. Les évêques mentionnés par Arthur Daucourt, sans doute quinquagénaires, ne sont pas envoyés sur le front.