17 février 1915 - Même les lapins sont dans la misère
Un garçon est venu m’offrir un gros lapin pour 3 f. Ce lapin sentait tellement la misère qu’il n’avait que la peau et les os. Par pitié je l’ai pris pour 3 f mais je l’ai remisé afin de le remonter par une nourriture plus substantielle.
Commentaire
L’habitude de manger du lapin se répand dans les classes laborieuses à la fin du XIXe siècle. Mais la crise économique consécutive à la guerre rend la moindre botte de fourrage inaccessible aux personnes à bas revenus. Les vergers et autres « aisances » sont transformés en jardins potagers et l’herbe manque pour nourrir les lapins dont les cages bordent les murs des maisons ouvrières.