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(…) Il y a 100 ans, notre Jura était détaché de la France et placé sous le gouvernement des Puissances qui marchaient sur Paris. 1815 nous rappelle le congrès de Vienne qui nous donnera au canton allemand de Berne. Pendant ce siècle le Jura, surtout la partie catholique, a été odieusement persécuté par les Allemands de Berne, 5 occupations militaires sont là comme des monuments de la méchanceté des Allemands qu’alors on n’appelait pas encore « Boches ». Puisse 1915 n’être pas la banqueroute de la Suisse ! Bien des facteurs démontrent le mécontentement des populations jurassiennes et les sympathies qui se manifestent en faveur d’une annexion à la France ne sont pas de vaines paroles. Il y a certes un puissant courant vers cet idéal, tant on est fatigué de l’orgueil et de l’outrecuidance des Allemands de Berne.

Commentaire

Dans le Jura, le séparatisme est un thème politique récurrent depuis 1815. Au lendemain du Congrès de Vienne, l’annexion de l’ancien Evêché au canton de Berne déçoit ceux qui ne sont pas encore « les Jurassiens », sauf peut-être dans certains milieux protestants. Divisées entre partisans de la France, du prince-évêque ou d’un canton du Jura, les populations ne sont pas consultées sur leur avenir. Ternie par la conscription et l’impôt lorsque le régime napoléonien s’effondre, l’image de la France est idéalisée au fur et à mesure que Berne supprime une à une les « garanties » données dans l’Acte de réunion de 1815. Caressée par Xavier Stockmar en 1830, revivifiée sous le Second Empire, l’ « idée française », pourtant affaiblie par la laïcité agressive de la République radicale, est encore vivace en 1914. Personnellement, Arthur Daucourt n’y adhère pas et son loyalisme helvétique l’emporte sur son hostilité viscérale à la Berne cantonale tentée par le pangermanisme depuis l’ère bismarckienne.


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